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Séminaire des 7 et 8 novembre 2007

dimanche 13 janvier 2008

Séminaire SNES U&A : 7 et 8 novembre 2007 Le rapport du syndical au politique.

Mercredi après-midi.

Table Ronde avec Louis Chauvel et Jacques Rigaudiat.

Jacques Rigaudat

Haut Fonctionnaire : Ex conseiller social des gvt Rocard et Jospin Hauteur du Nouvel Ordre Social - Le model Social Français face à l’insécurité économique.

Louis Chauvel, sociologue

Tous les deux résistants face à l’idée selon laquelle les classes sociales n’existent plus dans la société française

Jacques Rigaudiat.

Les trente glorieuses sont derrière nous.

Le Wall-Martisme : L’emblèmatique n’est plus dans l’industriel mais dans le tertiaire. La gouvernance des entreprises s’est concentrée sur la finance. 40% des capitaux du CAC40 sont détenus par des fonds de pension. Les gestionnaires de ces entreprises sont sous la dépendance de ces financiers et de la gestion à court terme. La sous-traitance en cascade transforme radicalement les organisations du travail. Les entreprises se sont réorganisées par rapport à l’aval : on produit ce qu’on a préalablement vendu.

La flexibilisation induite débouche sur une montée de la précarité.

Eclatement de l’emploi. Développement du temps partiel subit. Développement des actifs pauvres. Smicardisation du salariat (+ de 50% des salariés à temps complet en dessous de 1,3 smic). Paupérisation : Aujourd’hui 13% de pauvres (revenu disponible par tête= 60% niveau de vie médian) entre un quart et un tiers de la population peut être considérée comme ayant des difficultés financières. La baisse de la pauvreté qu’on a constatée depuis trente ans s’est arrêtée. Cette baisse a été liée à la part des personnes âgées pauvres qui à fortement diminuée (1945+37,5=1982,5). La perspective actuelle est celle d’un arrêt de la baisse de la pauvreté chez les retraités et d’une hausse de la pauvreté chez les actifs.

Cette réalité n’est pas une spécificité française. Il y a une proportionnalité inverse entre les niveaux de chômage et les niveaux de pauvreté. Exemple : Irlande, Royaume uni

Ce nouveau stade du capitalisme fait perdre les points d’appuis du politique sur le réel. Fin des clivages EST/OUEST, communisme, socialisme réel ... Perte de l’ancrage de l’identité ouvrière. Transformation des rapports homme/femme. Rupture entre les classes populaires et les classes moyennes (questions européennes)

Louis Chauvel

Les emplois ouvriers ont disparu mais les emplois tertiaires ressemblent de plus en plus à des emplois ouvriers. La classe populaire est de plus en plus fragmentée. Les contours de la classe populaire sont assez repérables (accès au logement, aux études ... ) mais la conscience d’appartenance à une classe a disparu. Jusqu’en 1975, la condition ouvrière progresse rapidement et la conscience de classe est forte. A partir de cette date la situation s’inverse mais 75% de la population se réclame de la classe moyenne (avec 1200€/mois)

Les nouvelles classes moyennes salariées (travailleurs sociaux, infirmières, enseignants, ...) ont pris le pouvoir local à la fin des années 70 à la place des notables et des dames patronnesses du moins sur le plan culturel. Ce qui a provoqué certaines frustrations. Les nouvelles générations issues de ces générations, qui ont vécu pleinement cette moyennisation sont de plus en plus reléguées

Dynamique de repatrimonialisation. Pendant les décennies 50,60, 70 la dynamique était portée sur le patrimoine culuturel : depuis c’est le patrimoine financier qui redevient payant. Le vieillissement de la société se traduit par une impossibilité de transmettre notre modèle social.

Réactions :

Question de l’élévation des qualifications.

Plus le fait des classes populaires que des classes moyennes. En parallèle, la déqualification du travail s’est renforcée.

Le monde du travail s’est transformé parallèlement (et inversement) à la dynamique d’élévation des qualifications. Le niveau de qualification s’est objectivement élevé : le niveau BAC est devenu la norme. Le phénomène de déclassement est une conséquence de l’évolution du monde du travail.

Quelle différence fondamentale entre le wall-martisme et le modèle industriel ?

Taille des sites, refus de la syndicalisation, turn-over important(pas d’ancienneté)

Conscience de classe

La conscience d’une identité met du temps à se constituer et cela nécessite que la classe objective ait une existence objective et qu’on lui tende un miroir. Lire Freud : Totems et Tabous Place des femmes ?

Comment se fait-il qu’alors que le niveau de diplôme des femmes ne cesse d’augmenter, leur niveau de salaire stagne ? Freins à l’accès aux responsabilités, baisse de la valeur des diplômes

Débat entre nous :

Comment parler de la classe ouvrière sans préciser les contextes.

La société décrite par les deux intervenants est un mythe. Pour certains, la présence de ces deux intervenant n’a pas d’intérêts, ils ont des points de vue trop convergents.

Stéphane Beaud aurait apporté un regard différent (invité mais pas disponible)

Pour d’autres, il est important de ne pas faire le voyage pour entendre des gens qui pensent uniquement comme nous. Les interventions ne sont pas faites pour apporter des réponses mais pour nous aider à nous questionner. Louis Chauvel a été un des premiers à casser l’école « Touraine » en rappelant que les classes sociales existent et s’enkystent et a donné les outils intellectuels à la gauche.

On n’a pas traité la question de la massification au niveau du supérieur.

Sur la paupérisation des classes moyennes : On est passé d’une conception de besoin à une conception de fardeau. Comment faire en sorte que la vie des travailleurs d’aujourd’hui et de demain soit plus facile que ce qu’elle a été ? Comment est-on crédible vis à vis des générations plus jeunes ?

La description du déclassement des enfants des classes moyennes correspond bien à notre réalité.

Continuer a affirmer des objectifs forts (75%, 60 ans, 37,5) tout en essayant d’avancer sur des points précis (rachat des années d’étude, fins de carrière) et de reconstruire progressivement des solidarités. L’augmentation du coût de la retraite est un fait. Les mécanismes de sa prise en charge traduisent des orientations politiques. Les libéraux promeuvent des systèmes qui permettent à des assurances privées de faire des profits. Les questions de retraites ne sont pas des questions de solidarité mais des questions de droit. Il faut partir des préoccupations des personnels, de différentes générations et acter des acquis sur des revendications précises.

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