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En débat

Construire l’ Internationale des travailleurs

vendredi 23 février 2007

Construire l’ Internationale des travailleurs.

Dans un monde de capitalisme globalisé, dans un monde où, de plus en plus, les traités internationaux supplantent les législations nationales dans la pression exercée sur les travailleurs et prétendent détruire les avancées sociales imposées par les luttes, construire un outil de lutte international est devenue une nécessité. La seule arme efficace contre le « dumping social » et les exigences de rentabilité financière à court terme du capitalisme boursier - mais aussi contre les divisions artificielles de l’humanité si utiles au capitalisme : nations, religions, « cultures » - est la solidarité de tous les exploiteurs face aux exploités, de tous les producteurs face aux prédateurs. Aujourd’hui, bien davantage qu’au milieu du XIXème siècle, les peuples et les travailleurs ont besoin d’une nouvelle AIT (association internationale des travailleurs) et la FSU doit prendre toute sa part à une telle ambition.

L’entreprise peut sembler immense, elle n’est pas démesurée ! Nous ne partons pas de rien : les rassemblements altermondialistes, les forums sociaux dans leurs diverses déclinaisons, les manifestations transfrontalières (Nice, Annemasse, Bruxelles) ont montré non seulement cette nécessité mais également que la convergence des luttes ne relevait pas de l’utopie. Cette capacité à se mobiliser au plan international sur des événements ponctuels témoigne aussi d’une volonté et d’une capacité à s’unir sous des formes plus permanentes.

L’histoire du mouvement ouvrier et la capacité de nuisance du capitalisme ont profondément divisé le syndicalisme dans notre pays, comme au plan mondial. La perspective de réunir dans des organisations communes l’ensemble des forces syndicales est donc une opportunité à saisir, comme une étape nécessaire de la construction de cette solidarité internationale.

Les critiques formulées par certains à l’encontre de la CES et de la CSI (ou de ce qui l’a précédée), de leur origine, de leur histoire, de leurs prises de positions anciennes ou plus récentes, ne sont pas dénuées de fondement. Mais dès lors la question se pose : sommes nous en capacité de créer autre chose, en dehors ou à côté ? sommes nous capables de fédérer, autour d’un projet commun, ceux qui, en France et ailleurs, ont déjà fait le choix de rallier ces organisations ? Et si nous étions en capacité de répondre « oui » à ces deux questions, le rôle de la FSU serait-il d’accroître la division quand d’autres forces poussent au rassemblement ?

Je ne doute pas qu’au sein de la CES et de la CSI, la FSU doive mener bataille pour imposer sa conception d’un syndicalisme de transformation sociale face à des syndicalismes de lobbying ou de grignotage à la marge, voire des syndicalismes de complaisance et de relais du capitalisme ; mais elle ne sera pas isolée et d’autres, en France et ailleurs, partagent déjà des orientations convergentes. La FSU doit tout faire pour être partie prenante de la CES comme de la CSI tout en continuant à faire le lien entre ces organisations et les autres formes de mobilisations internationales de travailleurs auxquelles elle participe et qu’elle doit continuer à construire. La nature et l’orientation de ces structures ne sont pas des données intangibles : elles sont elles-mêmes enjeu de lutte des classes. Il ne s’agit pas de prétendre ici pouvoir à nous seuls infléchir une orientation mais bien d’affirmer que d’ores et déjà nous ne sommes pas seuls et que nous ne pèserons sur ce qui se fera qu’à la condition d’en être partie prenante. Rester à l’écart, c’est peser encore moins sur l’orientation à venir. On peut comprendre que certains Préfèrent Revendiquer un Superbe Isolement ; je souhaite que mes camarades choisissent l’Unité pour l’Action. Les adhésions à la CES et à la CSI, nécessaires au plan international, en rapprochant dans ces instances des forces syndicales divisées dans notre pays, ne peuvent que contribuer à poser, au plan national, les premières pierres de cette unification / réunification syndicale à laquelle nous sommes les uns et les autres, parait-il, si attachés. Puisque la Congrès de Marseille a décidé de consulter l’ensemble des syndiqués, faisons de ce rendez-vous un temps fort pour exprimer notre détermination à mener le combat à tous les niveaux nécessaires, au plan local comme au plan mondial.

Jacques AGNES

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