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Avenir du syndicalisme ( quelques remarques)

lundi 23 novembre 2009

1) Je ne pense pas que les notions de syndicalisme révolutionnaire ou de syndicalisme réformiste soient pertinentes. Le rôle d’un syndicat est de faire avancer les revendications de ses mandants. Nous y avons réussi à des degrés divers suivant les moments, et le capitalisme est toujours là. Ce sont donc des réformes que nous avons pu obtenir. Ce qui est improprement appelé syndicalisme réformiste est un syndicalisme qui adapte les revendications, non pas en fonction des salariés, mais en fonction de ce que les employeurs seraient susceptibles d’accepter, il est aussi très sensible a l’idéologie dominante et reprend les clichés des néo libéraux.

2) La place de la CGT est incontournable pour qui se préoccupe de l’avenir du syndicalisme. Mais à partir du moment ou c’est la seule organisation citée dans un texte de congrès, cela alimente forcément toute sorte d’interprétations.

3) Mon expérience de secrétaire départemental de la FSU m’incite à penser que les organisations syndicales avec lesquelles il est le plus facile de travailler sont la CGT et Solidaires. Ce qui nous rapproche est la pratique de négociations articulées sur des actions de masse, une capacité à réfléchir sans nous laisser intoxiquer par les dogmes de la pensée unique. Bien sur le curseur entre négociation et action n’est pas placé exactement au même endroit pour la FSU, la CGT, ou Solidaires. Des échanges approfondis liés à des actions communes peuvent permettre d’y voir plus clair. C’est donc d’abord de ce coté là, qu’il me semble qu’il faut travailler pour réduire l’éparpillement du syndicalisme, Si des actions communes peuvent être menées parfois avec l’UNSA et (ou) la CFDT envisager un rapprochement avec eux est impossible : sur beaucoup de dossier, les approches et les pratiques sont trop contradictoires. Pour FO, les oscillations entre verbiage révolutionnaire, signatures d’accords à minima le tout accompagné de pratiques détestables, rendent les discussions compliquées,

4) La difficulté que nous allons affronter dans le second degré, est la mise en pratique d’une démarche qui va au delà de l’unité d ’action. Sud éducation est plus qu’une caricature de certains travers de Solidaires. La CGT educ’action non plus , à part dans les LP ,n’est pas vraiment représentative de la confédération. C’est pourtant ce qui serait le plus pédagogique pour appuyer ce débat sur l’avenir du syndicalisme. Il faut donc chercher du coté des grands dossiers revendicatifs qui concernent tous les salariés : retraites, salaires, services publics et quelques chemins de traverses comme la formation tout au long de la vie (colloque de Caen). Cela doit mêler réflexions et propositions communes sur le fond avec l’action.

5) J’aimerai que nous prenions plus de précautions dans le maniement de syndicalisme de métier. Il n’est d’abord pas exact de dire que c’est une caractéristique de la FSU (l’UNATOS, le SNU CLIAS, le SNPESPJJ, le SNASUB entre autres, ne sont pas des syndicats de métier ). Si cela fonctionne, surtout pour les enseignants, c’est parce que le métier est clairement identifié et que sur chaque lieu de travail, nous sommes les salariés les plus nombreux. Par contre le SNICS et le SNUAS-FP ont de réelles difficultés à faire fonctionner leur syndicat au plus près du terrain : leurs métiers (infirmière, assistante sociale) sont identifiables, mais la dispersion géographique sur les lieux de travail est immense. D’ailleurs que ni le SNUAS-FP, ni le SNICS n’ont débordé de l’éducation nationale, et cela n’est du ni à un manque d’ambition ni de moyens. Comment le SNICS, par exemple, pourrait il défendre des infirmières dans un hôpital, alors même que les élections aux CAP et CTP ne s’y font pas par métiers, mais par catégories ? La transformation de syndicalisme de métier (sur un chantier un syndicat de maçon, un autre de menuiser, un de peinte , etc,) en syndicalisme plus large ou les structures syndicales correspondent à l’employeur est un progrès de la fin du XIXème siècle.

Oui, affirmons que le paysage syndical doit évoluer, qu’à l’émiettement des années 90 doit succéder une phase de regroupement. Notre objectif doit être une unification syndicale, construite avec tous les syndiqués, mais aussi avec les salariés. En étant dynamiques et ambitieux, celà est aussi susceptible de renforcer le SNES et la FSU.

Michel GALIN
secrétaire S2 SNES 91 (1996 à 2001)
Co sg S3 Versailles ( 2001/2002)
SD FSU 91 (2002 à 2008)

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