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Congrès 2007 : la FSU à la croisée des chemins

mercredi 29 novembre 2006

Chacun a conscience des enjeux réels du congrès de Marseille pour l’avenir de la FSU.

Il doit en premier lieu faire un bilan de santé de notre fédération, et des difficultés qu’elle doit surmonter : difficultés à construire des mobilisations, y compris là où elle est majoritaire (Fonction Publique, et même ’Education Nationale) ; à rompre l’isolement dans lequel la tiennent les confédérations ; fragilité interne et diminution du nombre d’adhérents (certains ont utilisé l’expression « colosse aux pieds d’argile ») ; effets de la politique gouvernementale, des attaques répétées contre la Fonction Publique, contre l’Education Nationale et tout particulièrement le 2nd degré qui, pour le gouvernement, est le verrou qu’il doit faire sauter pour appliquer à tous les secteurs sa politique de casse et de déréglementation.

Pour surmonter ces difficultés, il est indispensable que la FSU construise - c’est l’un des enjeux essentiels du congrès de Marseille - une stratégie syndicale offensive, qu’elle « fasse de la politique et pas de la structure ». Pour cela, elle doit absolument se doter d’un projet éducatif, et d’un projet pour la Fonction Publique et les Services Publics, qui seront l’une des bases de la construction de notre stratégie syndicale.

La recherche de l’unité est aussi une des questions à débattre : elle ne doit pas être un préalable à l’action et aux mobilisations, mais doit, tout en restant une des priorités de notre stratégie, se construire dans la revendication et dans les mobilisations.

La question des structures fédérales et de leur évolution sera aussi une des questions clefs du congrès : elle doit être débattue dans la perspective de notre stratégie de renforcement de la FSU. Nous en avons abordé 2 aspects :

- La décentralisation et la mise en place de la Lolf donnent à l’échelon régional une grande importance politique et de décision : le développement et la présence active de la FSU à ce niveau sont devenus indispensables ; le congrès doit décider de donner à la FSU une structure à ce niveau, tout en garantissant l’intégralité de la place, du rôle et de l’indépendance des sections départementales.

- La place et l’implication dans la vie fédérale des syndicats qui ne dépendent pas de l’Education Nationale : la mise en place de collectifs permanents, regroupant par exemple les syndicats nationaux d’un même ministère, nous semble de nature à apporter une première réponse et à permettre de développer la réflexion pour de nouvelles évolutions structurelles.

U et A face à ses responsabilités

La responsabilité de notre courant de pensée, dans la préparation et le déroulement des congrès départementaux et national est d’autant plus grande que les enjeux de ce congrès sont importants.

Il doit d’abord dépasser les conséquences du congrès de Perpignan, reconstruire une cohérence et une dynamique indispensables au bon fonctionnement et au renforcement de la FSU ; il faut pour cela mener à tous les niveaux un débat et une réflexion approfondis sur les projets fédéraux à construire (projet éducatif, projet Fonction Publique) ainsi que sur la stratégie syndicale à mettre en œuvre. UA doit « retrouver ses fondamentaux », se renforcer dans ses projets, ouvrir des perspectives pour un syndicalisme de masse et de transformation sociale. La préparation des congrès doit permettre à notre courant de pensée, de mener une réflexion de fond sur son rôle et son fonctionnement, sur son avenir, sur le renouvellement de ses militants et la distance qu’expriment nombre de jeunes adhérents par rapport aux tendances et à Unité et Action en particulier, sur la fonction que U et A doit jouer, et ne joue pas suffisamment, de lieu d’échanges, de débat et de réflexion, fonction d’autant plus nécessaire dans un contexte général d’affaiblissement du débat idéologique.

Le développement de ces lieux de débat et de réflexion sur les dossiers revendicatifs, les projets fédéraux, la stratégie syndicale, le rôle et l’avenir du syndicalisme de transformation sociale, peut aussi être une réponse aux interrogations des militants des syndicats nationaux où les courants de pensée n’existent pas, quant à la raison d’être, voire l’existence des tendances.

U et A doit aussi analyser la stratégie des autres courants de pensée, notamment de l’Ecole Emancipée, et la remise en cause du triptyque « SN-SD-tendances » qu’elle développe, leurs conséquences sur le fonctionnement démocratique de notre fédération. Tout cela passe par une revitalisation de notre courant de pensée, une vie régulière, la publication de ses débats et de sa réflexion : nous proposons pour notre académie, aux niveaux régional et départementaux, de développer les échanges par courrier électronique et de réunir les militants U et A au moins 2 fois par an.

La question de l’élargissement de la FSU a été longuement débattue, pour ses conséquences (les suites du congrès de Perpignan), mais aussi avec le souci unanimement partagé, que le congrès de Marseille ne reproduise pas les défauts de celui de Perpignan. Les participants à notre réunion se sont unanimement accordés sur l’idée qu’une polarisation du débat entre élargissement et réunification ne pourrait que conduire à une impasse, voire à un véritable blocage. Nous suggérons sur cette question, l’idée de décider une « pause constructive », qui consistera à faire le bilan de la période 2004-2007, et de la mise en oeuvre des mandats de Perpignan, à analyser les conditions du renforcement de la FSU dans les secteurs où elle est faible, voire inexistante. Elle consistera aussi à poursuivre et à approfondir le débat, en premier lieu à l’intérieur d’U et A, sur la poursuite ou l’arrêt de la stratégie d’élargissement de notre champ de syndicalisation, ainsi que sur les perspectives de réunification du mouvement syndical, qui passent nécessairement, selon nous, par l’étape de constructions de rassemblements, partiels ou complets, du mouvement syndical sur des dossiers revendicatifs, et/ou dans des mobilisations. Nous devrons mener cette réflexion à l’intérieur d’U et A avec la perspective des évolutions probables que le débat sur la représentativité ne peut manquer d’entraîner. La recherche d’une position très largement majoritaire, sinon unanime, dans notre courant de pensée, qui passe nécessairement par un débat approfondi et le plus large possible, doit être une des priorités d’Unité et Action.

François Got Michel Franquesa Alain Goudard Bernard Duffourg Frédérique Thonnat Gilbert Sartoré Jacky Gil

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