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Après le congrès de la FSU, premières analyses

contribution de Josiane Dragoni, le 6 février 2010

mardi 9 mars 2010

Voici quelques premières impressions de congrès, que je soumets au débat collectif. Ce congrès a été une phase importante de la fédération dans un contexte difficile. Je pense qu’il faut dégager très rapidement pour UA- SNES l’essentiel afin de se mettre en état de marche pour la phase qui suit : le fonctionnement de la fédération avec une nouvelle SG et le départ de Gérard, ce qui se joue dès maintenant. C’est donc volontairement que je ne m’attacherais ni aux dysfonctionnements et autres ratés de tel ou tel aspect de tel ou tel thème.

1/Mettre en avant les points positifs ou positiver pour assurer la suite Il nous faut analyser cette étape comme positive pour la fédération car tous les points majeurs ont été maîtrisés et décidés par UA FSU (malgré les difficultés), et non imposés par EE, qui jouait les divergences d’UA pour imposer ses points de vue. Nous chutons sur les points essentiels sur des mandats où nous avons dû certes faire des compromis, ou qui ne vont pas aussi loin que nous l’aurions souhaité, mais qui ne sont jamais en contradiction avec les positions du SNES. C’est le cas sur la formation : malgré le maintien de la phrase sur le non- décrochage pour la résumer rapidement et l’impossibilité de modifier quoi que ce soit en congrès sur cette partie, l’explication claire du SG devant le congrès lui –même au moment du vote sur le respect des mandats nationaux qui n’enferme donc pas le SNES vaut pour la suite bien évidemment. Sur le syndicalisme : le texte ne va pas aussi loin que nous l’aurions souhaité, mais il n’y ni le pôle de radicalité ni l’immobilisme. En relation avec la déclaration plutôt offensive de Thibaut devant le congrès, on peut considérer que c’est une avancée importante, eu égard aux autres syndicats dont peu avaient des mandats sur le sujet. Si on sait poursuivre et amplifier le travail commencé dans le cadre intersyndical notamment avec la CGT, sur d’autres thèmes, à tous les niveaux, alors on jettera les bases d’un processus d’unification. Sur la direction, la position de compromis adoptée, un secrétariat national élargi, était la seule issue possible. Bien des congressistes non snes ont apprécié très positivement le positionnement du SNES à l’arrivée compte tenu de son mandat de départ. On a aussi avancé sur les CFR (une conférence annuelle des CFR), ce qui n’est pas forcément une préoccupation majeure quotidienne ni au sein du SNES ni au sein de la FSU, je le sais parfaitement, mais une décision en tous cas conforme aux mandats du SNES. Le SNES a été très présent dans le congrès, avec des interventions multiples et très cohérentes, en commission comme en plénière.

2/ Tirer les leçons des points négatifs afin de réussir la suite

Au point où nous en sommes, il me semblerait peu utile de pointer les points négatifs, nombreux, pour en tirer des conclusions du type un « congrès pour rien » ou sur les difficultés éternelles de la vie fédérale.

Pointons plutôt ces difficultés pour faire en sorte de les maîtriser à l’avenir, pour pointer nos insuffisances et y remédier rapidement.

La vie UA-FSU s’est fortement améliorée au niveau national, c’est vrai. Mais cela n’irrigue nullement les SD ou les CFR. Cela n’irrigue pas non plus la revue UA, qui doit être bien plus que le lieu où les syndicats expriment leur point de vue UA sur les sujets. La première des urgences me semble être de progresser encore fortement pour animer UA-FSU. Pour cela, quelques pistes : proposer un type de fonctionnement comme UA-SNES avec une équipe d’animation qui doit comprendre par exemple un SD ; préparation de séminaires avec des contenus précis et un calendrier prévu longtemps à l’avance ; une liste de diffusion UA FSU comprenant tous les SD UA, CFR UA ; des CR d’instances UA ; un site… Le SNES et le SNEP pourraient s’impliquer fortement, avec le SNUIPP bien sûr.

Réfléchir sur la revue pour améliorer encore son contenu et augmenter sa diffusion. Il est bien évident que cette revue s’est déjà très fortement améliorée : mais il y a des marges de progrès : lorsque UA-FSU fonctionnera réellement et qu’elle en sera donc l’illustration ou plutôt la résultante. La revue doit provoquer le débat UA sur les grands sujets de fond, doit jouer le rôle de laboratoire d’idées, doit dégager des orientations toujours soumises au débat et à la construction collective.

UA et UA SNES doivent être davantage présents et actifs au-delà de leur implication actuelle dans la vie fédérale. Les problèmes sont réels et récurrents, mais ils ne sont pas la conséquence du comportement de l’EE, qui joue pleinement sa partition, ce qui est son droit. Les problèmes que nous avons sont les conséquences d’une implication insuffisante, même si, on le sait, les militants du SNES assurent et bien, le travail de fond de la fédération, la représentation efficace dans les instances etc. Mais on sait aussi que quand on laisse passer des choses essentielles (cf la formation des enseignants ou bien d’autres éléments dans le cadre de droits et liberté et de l’international), alors on n’arrive plus à revenir en arrière. Cela passe par un travail plus approfondi en amont, une présence effective aussi dans les locaux de la FSU, par des relations qui ne se jouent pas seulement dans les réunions de travail, mais qui prennent aussi appui sur les relations humaines. Sans lesquelles rien n’est possible.

Construire du fédéral à partir des syndicats nationaux Il nous faut rééquilibrer notre stratégie en matière de vie fédérale. La FSU est une fédération de syndicats nationaux, et doit le demeurer. Il nous faut donc combattre les positions EE ou de quelques syndicats, de SD aussi qui voudraient trancher les questions en dehors des syndicats nationaux et imposer ainsi une vision fédérale déconnecté des SN et des métiers. Mais, et c’était aussi dans le pacte fondateur de la fédération, il nous faut construire du fédéral à partir du travail en commun des syndicats nationaux. Compte tenu de la nature de la fédération, ce travail doit être aussi ajusté et débattu dans ses orientations dans le cadre UA-FSU, sinon, c’est forcément EE qui a précisément une orientation, qui remporte la mise.

Une urgence maintenant : donner de la chair unité action au mandat sur la direction de la FSU

Le rôle du nouveau secrétariat national, son fonctionnement devraient être conformes aux orientations définies ci-dessus. Il faut donc là aussi positiver, et s’emparer de ce mandat, empêcher les manœuvres qui ne manqueront pas de se déployer et qui ont déjà commencé. Il faut dans le même temps repenser l’articulation avec les secteurs, les définir me semble-t-il plus strictement, savoir qui y fait quoi et là encore, ne pas laisser l’EE membre de l’équipe d’animation du secteur seul présent à la FSU. N’est pas ainsi qu’ils acquièrent un rôle « pivot » dans les secteurs ? Le secteur SP (et son excroissance, FPQE) devront mieux prendre en compte ce qui se passe sur le terrain : décentralisation et déconcentration obligent (je ne développe pas ce point : rappelons simplement que la structure nationale est aveugle, si elle ne prend pas en compte le fonctionnement réel de l’appareil d’Etat aux niveaux départemental et régional).

Voilà pour une première approche. Une réunion rapide UA de la CAN –SNES me semblerait fort utile.

Josiane Dragoni

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