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En débat / Syndicalisme

Après le 6 mai, sauver notre syndicalisme

mardi 1er mai 2007

Après le 6 mai, sauver notre syndicalisme.

Les gouvernants rêvent depuis longtemps de mettre à mal le syndicalisme. Ils n’y parviennent pas en adoptant des stratégies frontales, en tentant de nous discréditer « sur le fond ». C’est pour eux une impasse car, aborder le fond, aboutit nécessairement à montrer aux salariés, non seulement leur visée néfaste mais aussi et en partie en conséquence l’utilité du syndicalisme.

Depuis quelques temps, nous assistons de leur part à une nouvelle stratégie qui consiste en partie à « laisser faire les choses » pour que le syndicalisme, à plus ou moins long terme, meurt de sa belle mort par manque de militants et de lien avec les salariés.

Pour ce faire les stratèges des classes dominantes n’ont qu’à s’appuyer sur la dialectique suivante :

1. agir à la décrédibilisation du syndicalisme en en « montrant » indirectement une forme d’inutilité. Pour ce faire ils nient le dialogue social, autant en ce qui concerne les mobilisations collectives que dans les instances de concertation. Il s’en suit une réalité que nous ne pouvons nier : il est clair que les salariés que nous sommes, notamment les moins de 40 ans, doivent faire de gros efforts d’auto persuasion ou d’imagination pour trouver une action collective victorieuse et... le tour est joué... (Victorieuse excluant dans mon esprit les victoires qui consistent à ne pas perdre (elles même peu nombreuses...))

2. se contenter d’attendre les effets du renouvellement des générations qui, comme le point précédent, provoque un vide de militants ne pouvant que fragiliser (le mot est faible) le mouvement syndical dans son ensemble et... le décrédibiliser encore...

Dans la période à venir, nous assisterons à une augmentation des départs en retraite de beaucoup de militants et nul doute que, compte tenu du paysage politique ( la grande faiblesse de la vraie gauche), les gouvernants vont accentuer leur stratégie de sape du syndicalisme par la négation du dialogue social. Les attaques (« Tatcheriennes » ou « Blairiennes ») qui vont être menées après le 6 mai contre les citoyens risquent fort de s’accentuer, bilan : la stratégie précédemment décrite sera confortée... On sait en plus qu’en ces périodes de « droitisation » politique, la tendance des salariés est malheureusement au repli sur soi dans des stratégies individuelles... Il est donc évident que le syndicalisme peut se retrouver dans une position de faiblesse extrême risquant de le mener à un déclin similaire à celui qui touche la gauche progressiste dans notre pays.

Il est vital dans ce contexte de se doter d’une stratégie susceptible de contrer ce processus. Ne pas le faire serait, je crois, se condamner à évoluer malgré nous vers un syndicalisme réformiste de militants professionnels et peu nombreux.

Si nous ne pouvons influer directement sur la volonté des gouvernants de nier le dialogue social, il y a au moins un levier sur lequel nous pouvons agir, celui de l’organisation interne du syndicalisme de transformation sociale pour, au moins, palier à la carence à venir en militants tout en le fortifiant. Pour cela je crois que nous ne pouvons plus rejeter d’un revers de main la nécessité d’une recomposition des forces non réformistes. Il nous faut provoquer cette recomposition en oeuvrant à un processus d’unification. Pour être clair, je pense qu’il nous faut proposer à nos partenaires (CGT, voir SOLIDAIRES) d’aller vers un double mouvement qui permettrait à chacun de garder son identité :

·Intégration de tous les syndicats du secteur éducation recherche et culture dans la FSU (qui deviendrait une sorte du FECR- Fédération de l’Education de la Culture et de la Recherche)

·Intégration de cette nouvelle FSU dans la CGT.

Cette proposition ne prétend pas pouvoir se substituer à l’indispensable mouvement social, elle est un outil pour le favoriser.

Je sais que cette problématique n’est pas nouvelle, que nous en débattons régulièrement à chaque congrès etc... etc... La nouvelle situation politique et le renouvellement militant nous mettent au pied du mur. Cette problématique ne peut plus en rester à un exercice de style, une étude de cas pour les congrès car, pendant ce temps, la classe dominante avance à grands pas, aidée pour la démographie...Ne pas envisager rapidement de tels changements nous conduirait, j’en suis persuadé, à moyen terme, à la disparition du syndicalisme (ou à son extrême marginalisation) tel que nous le concevons pour, au « mieux », favoriser l’exclusivité d’un pôle réformiste. Fillon l’a bien compris...

José DUPUIS, 1er mai 2007.

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