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En débat / Syndicalisme

Rapport du syndicat au politique

samedi 13 octobre 2007

Avant d’engager la réflexion propre à UA sur le ou les rapports du syndicat au politique, il y a deux préalables :

- s’interroger sur la façon dont les personnels qui nous font confiance pensent, eux, le rapport du syndicat au politique.

- Lever les « non dit » sur notre histoire qui pèsent dans nos débats sur cette question

I .Les syndiqués, le syndicat et la politique

Trois éléments sur lesquels il faut que l’on réfléchisse :

1.L’ enquête d’opinion que le SNES a faite auprès des enseignants (cf compte- rendu de l’enquête de juin 2006) indiquent qu’un des reproches fait au Snes est d’être « trop politique ». Quel sens cela peut-il avoir ? Les collègues ne nous reprochent sans doute pas de faire trop de propositions dans le champ du « politique » mais peut être nous suspectent -ils de « rouler » pour autre chose que la défense de leurs intérêts. UA se doit dans un premier temps d’aller plus avant dans la compréhension de ce reproche qui nous est fait.

2.70% des personnes se disant proches de la FSU ont voté Ségolène Royal dès le 1er tour de la présidentielle. Interpréter ce vote reste un exercice difficile mais une chose est évidente : ce vote n’est sûrement pas l’expression d’une volonté d’un engagement fort pour une transformation sociale radicale même si c’est parmi les collègues qui se disent proches de la FSU que le vote « à gauche » est de loin le plus fort (cf l’étude sur les votes en fonction des affinités syndicales )

3. Lors du vote sur le traité constitutionnel, la majorité des collègues a voté oui .

Il faut donc que nous nous interrogions sur le sens de ces 2 votes

II. Les « non dit » qui pèsent sur nos débats

On ne peut pas faire l’impasse sur notre passé quand on évoque le rapport du syndicat à la politique notamment parce que continuent d’exister dans la tête des collègues des interrogations sur les liens passés ou présents avec le PC. Certes dans les 25 dernières années un changement important s’est opéré dans le sens d’une indépendance affirmée du SNES et d’UA vis-à-vis du PCF, mais ne faudrait- il pas, en particulier pour les jeunes générations, expliciter ce « tournant » ? N’est-ce pas une des conditions pour poser en termes sereins le rapport qu’UA doit avoir avec le champ politique ?

Une page du Snes a été tournée à cette époque , il ne faudrait pas en tourner une autre en sens inverse quelque soit d’ailleurs l’organisation politique ou les collectifs divers et variés avec lesquels nous pourrions travailler .

III. Une fois ces préalables levés (et ce n’est pas le plus simple), il faudrait préciser ce qu’on entend par « rapport au politique » ?

Rapport du syndicat au politique : très schématiquement, la logique en œuvre dans notre courant de pensée contrairement à celle qui est en œuvre à l’Ecole Emancipée nous amène à construire notre réflexion fondée sur des valeurs partagées avec les collègues, à partir des revendications et de l’action des personnels. C’est la mise en cohérence des propositions ainsi élaborées qui fait « projet ». Autrement dit je ne pense pas que c’est le projet après lequel nous semblons courir depuis quelques temps qui permettra de mieux définir nos axes revendicatifs , et mieux faire partager nos analyses , d’entraîner davantage de collègues dans l’action.

Par ailleurs,il faut distinguer trois niveaux lorsque l’on parle de « rapport au politique » :

1.Le rapport aux pouvoirs politiques

2.Le rapport aux partis politiques

3.Le rapport au champ politique au sens large et citoyen du terme

- Sur le premier niveau, notre expérience nous éclaire : en tant que contre pouvoir, nous avons une expertise en la matière même si, le débat sur la régionalisation des politiques publiques au dernier séminaire l’a montré, nous avons encore beaucoup de progrès à opérer.

- C’est sur les deux autres niveaux que la conjoncture d’une gauche en déconfiture nous oblige à aller plus avant dans la réflexion stratégique.

Au travers du rapport au politique, la question posée est : le syndicat peut -il / doit -il contribuer à l’émergence d’une alternative politique ?

Oui car le syndicat est légitime pour intervenir dans le champ politique (au sens large) par son activité et ses propositions. De ce point de vue toutes nos actions sont de nature politique. Les propositions du SNES et de la FSU participent à l’élaboration d’un projet de transformation sociale

Oui car le mouvement syndical et plus largement le mouvement social est, et va être, le seul mouvement d’opposition réelle à la politique de Sarkozy.

Oui car notre choix de participer à tous les réseaux de lutte sur le terrain sociétal (Attac, RESF, collectif de défense des services publics........) revêt une dimension d’intervention citoyenne donc politique évidente.

Non car le syndicat ne doit pas se soumettre à la stratégie d’un parti politique quel qu’il soit autrement dit ne doit pas être instrumentaliser

Pour autant, les questions sont :

- le SNES et la FSU doivent-ils se substituer aux partis défaillants ?

- le SNES et la FSU doivent-ils contribuer explicitement à un projet politique alternatif ?

- le SNES et la FSU doivent-ils s’inscrire dans une coalition rénovatrice de la gauche avec partis, associations et d’autres syndicats ?

Michelle Carmès

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