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Histoire du SNES et des tendances

Syndicalisme enseignant jusqu’en 1967

vendredi 16 avril 2004

Stage « Entrée dans le SNES » 15 et 16 avril 2004 document distribué aux stagiaires (Karine Boulonne et Karine Vanwynendaele)

Syndicalisme enseignant : historique rapide

L’organisation des personnels a été rendue difficile dans les premiers temps par :
- la diversité des systèmes éducatifs qui multipliait les statuts
- la faiblesse des effectifs dans le secondaire
- et par la législation restrictive (les syndicats ne sont reconnus qu’en 1884, mais pas pour les fonctionnaires !)

I/ Avant 1914

C’est par des amicales ou des associations pédagogiques (surveillées ) que commence à s’organiser le mouvement enseignant. La nécessité de dépasser le stade de l’amicale s’impose donc : constitution de plusieurs Fédérations Nationales. Revendications corporatistes (baisse des effectifs, hausse des salaires, des règles claires pour les mutations...) et méfiance / mouvement ouvrier.

II/ Dans l’Entre-Deux-Guerres

1924 : le syndicalisme des fonctionnaires est simplement toléré, mais toujours pas le droit de grève. Les amicales deviennent donc des syndicats :
- le Syndicat National des professeurs de Lycée (futur SNALC) reste dans l’autonomie.
- d’autres font le choix de la CGT : en 1919, fondation de la FMEL (Fédération des Membres de l’Enseignement Laïque).

Mais, suite au congrès de Tours qui voit la division SFIO / PCF, la CGT se divise en 1921-22 entre « réformistes » ou « confédérés » (CGT avec L.Jouhaux) et « révolutionnaires » (anarcho-syndicalistes et communistes) ou « unitaires » (CGT-U) : la FMEL adhère à la CGT-U.

En 1925, le SNI (Syndicat National des Instituteurs) adhère lui à la CGT, qui fonde ensuite la FGE (Fédération Générale de l’Enseignement) en 1928, qui regroupe 16 syndicats nationaux (le SNI y est hyper majoritaire, le 2nd degré est encore peu représenté). Au sein de la CGT-U est créée la FUE fédération Unitaire de l’Education dont une section concerne plus spécifiquement second degré (cette section se dote d’une revue : l’US (Université syndicaliste))

27/12/1935 : au lendemain du 6 février 1934, fusion de la FGE (CGT) et de la FUE (CGT-U) au sein de la FGE-CGT qui s’organise en syndicats nationaux et refuse les tendances. Les ex-confédérés sont majoritaires (le rapport de force s’inversera ensuite) par rapport aux « ex-unitaires ».

En 1937 :
- création du SPES (Syndicat des Personnels de l’Enseignement Secondaire) « ancêtre » du SNES. Le SPES regroupe tous les personnels du 2nd degré (collège, lycée, répétiteurs, MI, intendants,...) mais pas le technique (qui compose le SNET).
- la même année, le syndicat des professeurs de lycées devient le SNALCC (Syndicat National Autonome des Lycées, Collèges et Cours secondaires).
- naissance du SGEN (Syndicat Général de l’Education Nationale) au sein de la CFTC, mais le syndicat se veut laïc, il s’affilie donc à la centrale chrétienne sous régime dérogatoire.

Juillet 1940 : le régime de Vichy met fin aux syndicats (...entre autres)

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III/ Le choix de l’autonomie

1943 : la CGT se reforme dans la clandestinité. 1944 : les ex-confédérés ont leur revue, « Résistance ouvrière », qui deviendra « Force ouvrière ». A la Libération, le nombre d’adhérents augmente fortement ( 5.5 millions d’adhérents ou 3.8 selon des estimations récentes), des militants issus de la Résistance, impliqués également politiquement.

1945 - 46 : Election au sein de la CGT de 2 secrétaires généraux, Léon Jouhaux (ex-confédéré) et Benoît Frachon (ex-unitaire). La FGE devient la FEN.
- Les ex-confédérés deviennent minoritaires (sauf dans quelques secteurs, notamment à la FEN), car les ex-unitaires obtiennent 80 % des voix sur l’ensemble des scrutins.
- Les 2 courants vont diriger un temps ensemble malgré leurs divergences. Par exemple, les ex-unitaires (et le PCF) estiment que la France doit se reconstruire seule, sans l’aide des Etats-Unis (c’est la « bataille de la production ») et qu’il faut revendiquer un salaire minimum servant de base à une augmentation généralisée des salaires. Les ex-confédérés (et avec eux la SFIO, les radicaux et le MRP) prônent l’aide américaine, et privilégient le blocage des prix à la revendication sur les salaires (pour éviter l’inflation).

1946 : le droit syndical est reconnu, ainsi que le droit de grève des fonctionnaires. Statut général de la fonction publique élaboré par M. Thorez (secrétaire général du parti communiste et vice-président du Conseil) : démocratisation du recrutement, naissance du paritarisme, revalorisation... Commission Langevin Wallon : réaliser l’école unique, scolarité jusqu’à 18 ans, formation des maîtres au plus haut niveau, pratiques pédagogiques nouvelles. Grande influence sur le syndicalisme enseignant pendant des années.

1947 : Naissance de la Guerre Froide : rupture politique en mai quand les ministres communistes sont renvoyés du gouvernement et que la SFIO gouverne sans eux, dans un contexte où l’inflation, le rationnement et la baisse du pouvoir d’achat s’amplifient. Les grèves se multiplient dans tous les secteurs.

C’est pendant cette période que l’affrontement interne aboutissant à la scission de la CGT a lieu : 2 résolutions sont votées en congrès contre l’avis des ex-confédérés : l’une demandant la fixation d’un salaire minimum et l’autre le refus du plan Marshall. La scission devient officielle en décembre 1947, création de la CGT-FO saluée par la SFIO.

La FEN choisit l’autonomie.

IV/ dans la FEN autonome.

Vote par tendance sur des motions d’orientation : Liste A : autonomes majoritaires (anticommunistes, uniquement défense des intérêts des personnels) Liste B : favorables à la CGT, communistes (futur Unité et Action ).

Période de la guerre d’Algérie : 1955 : condamnation des violences uniquement. EE favorable à l’indépendance. 1956 : motion contre l’utilisation du contingent (42%). 1957 : dénonciation de la torture. 1958 : SNES pour l’autodétermination, FEN uniquement pour une table ronde. 1962 : grande grève générale après Charonne.

Question de la laïcité : 1951 : loi Marie - Barangé permet aux élèves du privé d’avoir des bourses. 1955 : début des subventions à l’enseignement privé. Grèves, bataille perdue qui laisse des traces dans le camp laïque. Décembre 1959 : loi Debré : aide de l’Etat aux établissements privés sous contrat (on leur confie une mission de service public). Mobilisation énorme, manif, grèves, 10 millions de signatures en 6 mois ! échec.

1963 : réforme Fouchet qui crée les CES (collège d’enseignement secondaire). Réglementation du droit de grève des fonctionnaires (préavis de 5 jours).

1966 : fusion du SNES et du SNET = le SNES. Recule des autonomes / UA.

1967 : UA majoritaire. Les autres refusent de partager l’exécutif. Direction homogène UA au SNES.

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