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En débat / Fonctionnement du Snes et de la FSU

Contribution du S3 Aix-Marseille au débat UA sur la répartition des décharges

samedi 5 novembre 2016

Le S3 d’Aix-Marseille a pris connaissance des propositions de répartition des décharges faites par le SG à la CAN de Novembre. Si nous partageons l’objectif d’une actualisation de cette répartition sur la base de critères objectifs et transparents, nous tenons cependant à proposer quelques amendements au document présenté.

Nous demandons en effet :
- la réduction par deux du poids attribué au nombre de départements
- la prise en compte de l’apport de chacun S3 à l’organisation en terme de voix aux élections professionnelles, et donc de décharges.
- une nouvelle réflexion sur la pertinence du critère "renouvellement".
- un lissage dans la mise en oeuvre sur 4 ans (un mandat au sens des élections professionnelles) au lieu de deux, à défaut sur 3 ans au lieu de 2 (un mandat au sens syndical).

Chacun comprendra que la perspective de perdre 14 % des moyens syndicaux au cours des deux rentrées scolaires qui nous séparent des élections professionnelles de 2018 est pour le S3 d’Aix-Marseille synonyme d’une crise majeure, comparable à ce que provoquent les plans sociaux dans certaines entreprises. Cela revient par exemple à nous demander de nous séparer de 6 à 8 militants ayant 3 h de décharge, investis et impliqués de façon durable dans la vie syndicale. Cela aura nécessairement des conséquences sur la syndicalisation et le résultat des élections professionnelles de 2018 dans une académie qui est manifestement un objectif prioritaire du SE-UNSA et dans laquelle la concurrence des syndicats de droite est rude.

L’apparente sur-dotation de notre section académique est toute relative : à l’heure actuelle, nous consommons 4.8 % des décharges allouées aux S3 quand notre académie ne pèse certes que 4.3% des personnels, mais quand même aussi 5.12 % des syndiqués du SNES et 5.56 % des voix aux CAPA des certifiés. La proposition du SG ferait passer la dotation à 4.1 % des décharges, en-deça du poids démographique de l’académie.

Il nous semble premièrement déraisonnable d’attribuer sur la base du nombre de départements de l’académie 26 % de la dotation, 49 ETP, à savoir la plus grosse dotation attribuée pour un critère pris séparément. Nous avions déjà souligné lors du congrès national qu’à l’heure des Métropoles et des Régions, l’organisation départementale devenait obsolète. Les DASEN sont devenus des adjoints des Recteurs, certaines DSDEN ne tiennent plus que parce qu’elles héritent de missions déconcentrées des rectorats (gestion des pensions, des bourses, des examens...). Dans notre académie, la fusion des deux DSDEN des Alpes est à l’étude. La distinction entre S3 et S2 pour la mission de suivi des S1 est purement théorique : dans une académie comme la nôtre, où le S2 13 représente 70 % de l’académie et donc du S3, le suivi des S1 est autant pris en charge par le S3 que par les S2, car ce sont les mêmes. Enfin, raisonner sur de telles entités dont la taille est très variable génère des effets de seuil injustifiables : le département des Bouches-du-Rhône est pris en compte dans le calcul des décharges au même niveau que celui de la Corse-du-Sud, et ce alors qu’il comporte autant d’enseignants que l’académie d’Amiens, celle de Nice, celle de Paris, celle de Rouen, celle de Strasbourg. Il comporte autant d’enseignants que Besançon et Limoges réunis.

Les sections académiques qui sont considérées comme "surdotées" au regard des critères et de leur pondération présentés dans le document du SG, sont en outre des académies qui servent l’intérêt commun, qui apportent à l’organisation, car leur apport en termes de syndiqués et de voix aux élections professionnelles est supérieur à leur poids démographique. S’agissant de l’académie d’Aix-Marseille, par exemple, mais il en va de même pour les autres académies concernées, alors qu’elle ne représente que 4.36% des enseignants, elle représente 5.12 % des syndiqués du SNES et 5.56 % des voix du SNES-FSU aux CAPA des certifiés. Autrement dit, il n’est pas certain que l’efficacité syndicale commande de fragiliser les "bastions" du SNES-FSU dans la perspective des élections professionnelles de 2018. C’est lâcher la proie pour l’ombre et prendre le risque d’accentuer la désyndicalisation et la baisse électorale du SNES-FSU.

Nous savons enfin que le turn-over des militants grève fortement notre fonctionnement collectif, les jeunes militants sur lesquels nous avons investi du temps et de la formation syndicaux disparaissant des radars au gré des mutations ou des événements familiaux. La question du renouvellement est un réel problème, mais doit-il être traité sous l’angle de la quantité de moyens alloués aux S3 qui subissent un fort turn-over ? Ne prend—on pas alors le risque d’un épuisement de l’organisation dans le tonneau des Danaïdes du renouvellement permanent de nos jeunes militants ? Aussi, il nous semble pas que le critère "renouvellement" est discutable car l’argumentation qui le sous-tend est parfaitement réversible : l’efficacité ne commande-t-elle pas d’investir dans des équipes stables qui peuvent intégrer, de fidéliser et de former dans la durée des nouveaux militants ? La pérennité de notre organisation ne commande-t-elle pas d’investir sur des militants dont la situation professionnelle et familiale est stabilisée ?

Pour finir, aucun DRH censé ne s’engage d’un plan de restructuration précipité qui déstabilise les équipes existantes, car il connaît les risques encourus par l’organisation. Il nous semble donc que toute décision devrait être mise en oeuvre de façon étalée dans le temps. S’agissant des moyens syndicaux, il nous semble que l’échelle de temps appropriée est celle de la durée d’un mandat électif, soit 4 ans

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