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En débat / Syndicalisme / Syndicalisme et politique

Questions en débat

vendredi 12 mars 2004

Les questions dont on pourrait débattre...

"Syndicalisme et politique" est un sujet certainement difficile, mais nous n’avons pas le choix : la crise du politique percute le syndicalisme et il est devenu indispensable de débattre entre nous de cette question pour construire une pensée collective.

Il faut rappeler que l’on ne part pas de rien : cette question a été abordée depuis 2 ou 3 congrès (SNES et FSU), notamment sous l’angle de la nécessité pour le syndicalisme de participer à l’élaboration d’alternatives économiques et sociales. C’est bien ce que nous avons fait sur les retraites, et maintenant sur la protection sociale, ou encore sur le projet d’école et du service public.

De même, les mouvements sociaux de 1995, et peut-être plus encore celui de 2003 (et ce particulièrement pour le monde enseignant) ont marqué l’entrée dans l’espace public du syndicalisme. On peut prendre l’exemple de la décentralisation. Le gouvernement a essayé de présenter ce sujet comme purement technique, interdisant tout débat, espérant d’ailleurs profiter d’un large consensus (de la droite au PC, et de l’ensemble des forces syndicales y compris la CGT et l’UNSA, sauf la FSU, ou à tout le moins, le SNES...). Or, la décentralisation est pourtant devenu un thème politique, débattu dans le pays, grâce à notre action. Et il s’agit bien d’un sujet très politique. Mais il faut avancer plus encore dans notre réflexion. Sur un autre sujet, celui de l’Europe, qui est tout autant politique que celui de la décentralisation, et d’ailleurs de même nature ( le devenir de l’Etat et la démocratie), nous avons pu constater au dernier séminaire nos difficultés à avancer beaucoup sur cette question.

On trouvera ci-après quelques pistes de réflexions, qui pourraient être abordées le 30 mars après-midi.

1/ Les relations syndicats-partis politiques : quels types de relations tout en conservant toute notre indépendance syndicale ?

L’indépendance du syndicalisme vis-à-vis des partis politiques est devenue au fil de l’histoire une valeur largement partagée. Elle exprime de la part de syndicats professionnels la crainte de la division (la politique divise car elle porte des choix différents : c’est la politique partisane). Cette crainte est d’autant plus forte qu’elle s’est vérifiée dans l’histoire et s’est traduite dans nos rangs par le refus de cette division.

L’indépendance exprime aussi le choix de l’indépendance par rapport aux partis et à l’Etat pour préserver les intérêts professionnels de nos adhérents et les choix de société portés par nos valeurs. La crainte d’un rapprochement (ou d’une fusion) avec le politique est la crainte qu’un rapprochement ou une fusion avec l’Etat (quand le ou les partis dont on se rapproche dirigent l’Etat) fasse prévaloir la raison d’Etat sur la raison syndicale. Mésaventure tragique qui s’est produite dans les pays socialistes, mais aussi de façon plus pernicieuse ici et maintenant (cf la CFDT après 1981).

Indépendance au niveau des personnes : si adhérer et militer dans un parti politique est perçu comme un choix personnel libre, par contre être candidat et/ou élu sur une liste politique fait débat pour qui a une responsabilité syndicale. Quels choix ont été fait dans le passé ? Aujourd’hui ? Choix implicites ? Explicites ?

2/ La place et le rôle du syndicalisme face au vide politique en terme de projet face à l’absence de toute perspective de transformation progressiste portée par un parti politique en France et en Europe : un PS sans voix depuis la défaite, l’inexistence du PC, la nébuleuse verte...

Nous devons pourtant repenser ou refonder notre rapport au politique et à l’Etat. Nous y sommes contraints, car le contexte de crise du politique et de la représentation n’épargne pas les syndicats ; mais aussi à cause de la mutation de l’appareil d’Etat, notamment avec la décentralisation et la déconcentration, le niveau européen...Il nous faut ainsi aborder notamment la difficile question des rapports entre le syndicalisme et les pouvoirs politiques locaux.
Il s’agit tout autant d’éviter l’écueil de l’anarcho-syndicalisme (le syndicat remplaçant le parti politique), que l’écueil de critique générale du système des partis qui aggrave encore la crise du politique. Il nous faut donc approfondir ce que doit signifier indépendance au niveau des organisations : nature des relations ? Fréquence ? Avec quels partis ?

3/ Les places respectives du syndicalisme et du mouvement social, à savoir la nébuleuse associations-ATTAC-Forums sociaux.

L’émergence d’espaces publics nouveaux comme les forums sociaux, d’une nouvelle subjectivité plus offensive et plus ouverte, de formes de mobilisation et d’engagement différentes, de convergences par consensus, sont à prendre en compte.
C’est particulièrement dans ce cadre que se pose la question de la place du syndicalisme démocratique et de masse, porteur de transformation sociale face à l’extrême-gauche ou à tout pôle de radicalité

4/ UA aujourd’hui

une diversité importante des points de vue qui en fait toute sa richesse (UA est par là même porteur d’un syndicalisme de masse), mais qui doit vivre pour construire et élaborer collectivement ses positions et orientations (soit une grande différence avec EE, qui est beaucoup plus homogène et cohérente, parce ce que cette cohérence lui est apportée de l’extérieur : mouvance LCR)

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